183 Euros. C’est la flute au sel que vous risquez si vous déposez dans une rue de Paris un « encombrant », (alors que vous auriez dû appeler le 3975, espèce de saligaud). Coup de fil angoissé de ma femme qui veut se débarrasser d’une série de pots en terre cuite un peu ébréchés : « Dis donc Ghert’ ça veut dire quoi pour toi « un encombrant » ? c’est très relatif, non ? A partir du moment où on peut trébucher dessus, moi ça me semble encombrant… » J’ai pas su quoi lui répondre.
Le Petit Robert tente de nous éclairer un peu au sujet de cet adjectif (transformé en substantif par la Mairie de Paris) : « Qui embarrasse, obstrue, gêne. Exemple : objet encombrant. » Je demeure perplexe : l’autre jour j’ai failli glisser sur une tringle à rideaux, boulevard Vincent Auriol. Heureusement, l’affiche camionnée ci-dessus nous donne la clé de l’énigme : Il faut au moins le volume d’une bonne machine à laver des familles pour être « encombrant ». Ou d’un congélateur. Ou d’une bibliothèque en merisier. Le gros machin incontournable, quoi. Donc si vous voulez vous débarrasser de votre ordinateur, de votre machine à coudre, d’une chaise ou deux, aucun problème. C’est plus modeste en taille, et ça fera toujours la joie des SDF ou des antiquaires. Avant que Paris ne ressemble définitivement à un musée sans âme ni rien qui dépasse.
Si un flic cherche à vous verbaliser parce que vous avez déposé un pouf et un aspirateur, sortez lui une photo de l’affiche ou demandez lui la définition exacte du mot encombrant. Vous aurez forcément raison. Mais surtout ne lui dites pas que c’est lui le plus encombrant dans l’histoire. Vous auriez tort…
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