Une petite faim dans ce froid qui pince ? Une envie de se laisser envoûter les papilles, avec ce feuilleté brebis-épinards qui vous fait de l’œil ? Pour ma part je me suis laissé tenter. Pour la seconde fois.
La première, c’était il y a au moins deux ans. Ça m’est revenu, maintenant. Un petit traiteur franco-grec, pas loin d’une sortie de métro. J’avais pris la même chose. Le même feuilleté. Exactement. Et j’avais trouvé ça dégueulasse. Atrocement rance. La sale chèvre. Le feuilleté humide, qui plie sous la dent au lieu de croustiller. Il avait une belle gueule pourtant. Comme là. Je croque dedans : limite immangeable. Faut vraiment crever de faim.
Deux ans. Ça fait donc deux ans que ce traiteur fait des brics dégueulasses. Et ça se vend. Des dizaines de feuilletés infects par jour. C’est à peine croyable. Moi je comprends pas. Les gens vont aller bouffer ça chacun dans leur coin. Puis aller gerber un peu plus loin, c’est pas possible autrement.
A moins qu’ils trouvent ça bon eux va savoir. Au fond, c’est une question de référentiel. D’étalon. Chacun son système de jugement après tout. Y avait une dame assez bien mise, avec une veste en goret, qui poussait des mmmh alors qu’elle venait de s’enfiler la dernière bouchée. Enchantée de son petit feuilleté elle était la dame. Mmmh. Une petite merveille, vraiment. Pourquoi se plaindre.
C’est marrant, j’aurais assez facilement tendance à tracer des parallèles moi. TF1. La culture du feuilleté mou. Dans son emballage à paillettes. La « littérature française » qu’on livre à pleines palettes à l’entrée de la FNAC (bah pourquoi droper des noms, y a qu’à ouvrir les yeux.) Allez, mettez-m’en quatre c’est pour offrir.
Le plus terrifiant c’est que moi aussi je me fais avoir. On a faim. C’est là. On craque. Pas se prendre la tête. Et on refait la connerie : Dégueulasse. Ce qui me console, c’est que je me dis qu’une sortie de métro c’est un lieu de passage. On ne fait que passer en général. En vitesse. On revient rarement.
20 décembre 2007 à 13:18 |
En effet, tout les deux ans c’est plutôt rare :o)
22 décembre 2007 à 22:20 |
Permet moi de revenir sur ton tracé de parallèles, qui sont plutôt des faisceaux convergents.
La culture du feuilleté mou vers une décérébralisation de masse, et là, quand on aura tous un encéphalogramme plat, il n’y aura plus que des parallèles ;-) à tracer… (par des faisceaux d’électrons convergents, bon j’arrète)
23 décembre 2007 à 00:17 |
@PeH : Très pertinent. D’ailleurs c’est décidé, pour Noël je demande un laser et un sextant : la solution – s’il y en a une – doit se trouver quelque part, lieu géométrique des points balayés par la raison, entre le coeur cathodique et les pieds numériques. J’espère juste que je saurai m’en servir ;)
3 janvier 2008 à 19:51 |
Bonne année du rat !
3 janvier 2008 à 21:54 |
Mieux vaut une pizza à Lausanne… ;-)