On peut observer, depuis quelques temps, au niveau de la plupart des blogs, des symptômes de faiblesse, de désaffection, qu’on désigne généralement par signes de fatigue. Vous avez noté ? C’est même, laissons là les euphémismes d’usage et osons une image simple : le désert au crépuscule. Tout le monde semble attendre que quelque chose se passe. Cou tendu sous la voûte céleste. Quelque chose de neuf. D’inattendu, comme une météorite. Les trolls, petits marsupiaux des sables, sortent, prennent gaiement le pouvoir (lequel au juste ?) – les trolls, vous savez, ces petites bêtes pourtant pas si bêtes, même malignes comme tout, qui font tout pour que ça s’effondre, que ça se casse vraiment la gueule. (hihi ^^%¨¨%^^ kêêêk, té chié touâ dukon, kââk râââk…) Pour que le désert, qui n’en demandait pas tant, devienne fosse. Trou à rats. Soyons clairs : on est parfois troll sans le savoir. Sans le vouloir. On se croyait chameau, et puis non. On est là, dans notre petite existence blême, à taper sur notre azerty une petite phrase torve, qu’on espère soudaine et bousculante, venimeuse. Une phrase-crotale sortie des plis. Pour que le sable fasse une mini vague sous la lune. Et puis, rien. Rien de rien. La météorite n’arrive pas. Juste une rixe vite maîtrisée, vite oubliée, comme un caillou.
En fait, guette l’ennui.
Alors d’aucuns quittent les lieux, se recroquevillent dans leur terrier, volent à leur nid. Vaquent à d’autres occupations – il faut l’espérer moins souterraines, pourquoi pas lucratives (tant qu’à faire). Un mot est lâché sur la dune : constructif. Il faut, paraît-il, être constructif. C’est le grand mot. C’est Babel, c’est la Tour, l’édifice à bâtir. Arriver là-haut, enfin. Déconstruire d’abord. Ensuite reprendre. Recommencer parce que finalement c’était bien mal parti ; exactement : ça partait en couille. Inutile, donc, de tenir le rythme, parce que de toute façon, comme ça, c’est foutu.
La suite ? Oh moi, le photographe, j’en sais rien, je ne fais que constater. Avec mes petits yeux. L’avenir se dessine bien tout seul, non ? malgré les efforts pour le circonscrire. Je disais l’autre soir, ici, qu’un blog est un organisme vivant. Que parfois il tombe malade, et qu’il est possible que la maladie soit chronique. D’où vient le mal ? l’épidémie ? De l’époque ? Je me demande. La crise ? Sans doute un peu. On se fatigue vite. On en a vite marre, maintenant. On veut autre chose. Tous et toujours. Autre chose.
Il faut je crois, dans ce TROP, dans ce moi moi moi, retourner à la rareté. Aller au manque. Retenir les flux. Là, seulement, les choses redeviendront précieuses.
En attendant, debout sur ma petite brosse en poils tordus, en attendant que le soleil revienne un peu, qu’il y ait à nouveau un vague espoir, je m’en vais, ci-dessous, rendre enfin hommage à un auteur que j’aime beaucoup, disparu le mois dernier : Jacques Chessex.
Voici donc, cher Jacques, oiseau immense au ciel infini, toi qui m’as fait m’essayer à la plume – sans même que jamais tu le saches –, voici lecture d’une nouvelle magnifique, tirée de ton recueil éponyme et introuvable, sombre diamant paru voilà trente ans : Où vont mourir les oiseaux. Tu es toujours aussi jeune, mon cher. Eternel. Alors écoute, de là-Haut, elle est à mes yeux cette nouvelle, celle qui te raconte le mieux, outre qu’en ces temps frais et durs, elle est de circonstance. Elle est la poussière et la Lumière.
Pour toi, et sans chewing-gum cette fois, voici :
Étiquettes : Forêt, Jacques Chessex, Lecture, Nouvelle, Où vont mourir les oiseaux
6 novembre 2009 à 14:07 |
Merci, Nicolai pour ce bel instant! ce texte est magnifique et vous le dites bien. Bel hommage en tous cas! je ne connaissais pas cet auteur. Ce qu’il écrit est si beau, si fort, si poétique, si « vivant », si frais, si paisible aussi, qu’il vient à point déposer dans nos mélancolies d’aujourd’hui un vrai bonheur et surtout un bel espoir! *_*
6 novembre 2009 à 14:52 |
Article bien intéressant, Nicolaï. Oui, la rareté, qui implique un minimum de retenue, ça serait pas mal parfois _ on a l’impression que certains fils de commentaires interminables n’existent que pour remplir frénétiquement le vide, c’est assez fascinant. 2 petites réflexions: 1) les blogs littéraires sont en perte de vitesse, tout simplement parce que la forme « blog » n’est peut-être pas la plus adaptée pour parler littérature? je me demande, vraiment. 2) mmhmm, ton évocation dans les premiers paragraphes ne concernent pas, à mon avis, LES blogs, mais UN blog: celui des ELS. Là-dessus, je sais qu’on n’est pas d’accord, mais peu importe _ l’attente impatiente du nouveau, le grand festin des trolls, les désaffections successives, la trollisation progressive d’habitués, trouvent leur cause principale dans la politique bloguesque de leo _ nulle fatalité, les « petites phrases torves » sont attirées comme des aimants (sur d’autres blogs-carrefours, tout continue comme avant, tranquillou), perso ça m’attriste un peu, parce que tous les ingrédients étaient là pour que ça se passe très bien, sur le long terme . Rien n’est irréversible, bien sûr. Bref.
Belle lecture de Chessex. Et Louison avait raison: le noir et blanc, c’est décidément classe.
6 novembre 2009 à 15:18 |
Vous nous donnez là un oasis dans ce vaste désert « internet », je connais très peu Jacques Chessex mais j’ai toujours à l’oreille une nouvelle de lui que l’on m’avait lu « l’arbre » ( je ne suis plus sûre du titre), qui raisonne toujours dans ma tête par sa justesse. En attendant de lire du Jacques Chessex, je poursuis ma lecture d’une pépite « HYROK ».
7 novembre 2009 à 00:20 |
@Marco. La « forme blog ». Voilà un thème qui mériterait développement. (En complément, ou en analyse de la fameuse « écriture du net ».) Quant à la perte de vitesse, bien réelle, on peut se demander à l’aune de quoi exactement elle se mesure. Tout ça est bien complexe en tout cas. Je faisais part d’une impression générale, partie en effet du blog des ELS (qui a des hauts et des bas, certes…), mais qui tend à se retrouver çà et là dans des proportions, on va dire, inhabituelles. On tourne un peu en rond, c’est ça surtout. On ressasse. On s’agglutine sur des concepts mille fois discutés. C’est assez étrange. La proximité de la fin de l’année, du « bilan » habituel, etc., n’est peut-être pas étrangère à ces symptômes. Ceci dit, il y a des blogs – les « blogs de fille » en particulier – qui semblent bénéficier en revanche d’une sorte de regain d’intérêt (ou de surcroît, plutôt). On délaisse le cerveau pour la cosmétique et le fun. C’est peut-être pas si mal finalement. Je crois que je vais aller m’acheter un baume après-rasage chez Impek. Et passer chez le coiffeur, lire Nada.
@Virginie. « L’arbre » de Chessex ? Ça ne me dit rien, ce titre (d’autant que dans une bonne moitié de ses nouvelles, il y a des arbres un peu partout…) Vous êtes bien sûre qu’il s’agit de cet auteur-là ? (ou de ce titre-là ?) Ça parlait de quoi ?
En tout cas merci !
7 novembre 2009 à 01:09 |
@ Nicolaï: c’est vrai qu’on tourne de plus en plus en rond _ peut-être pas parce que les blogueurs manquent d’imagination, mais parce que les sujets littéraires « généraux » ne sont pas inépuisables, surtout que la plupart des gens ne sont absolument pas intéressés par des aspects trop « techniques » ou à l’autre extrême trop théoriques de l’écriture et que sur un livre précis, il n’y a jamais foule, vu la variété de l’offre. Restent les incessantes généralités sur l’inspiration, le style, ou les aspects pratiques et polémiques de l’édition; c’est mince au final. Bon. Tout ça me fait penser que je vais entrer dans ma phase d’hibernation tantôt. Youpi.
7 novembre 2009 à 11:54 |
Belle idée cette vidéo hommage. Quand on ferme les yeux on a l’impression d’être dans une église, c’est très intimidant.
Au sujet des blogs malades: celui des ELS en a pris un coup dans l’aile et pas seulement à cause des trolls. Si les habitués avaient le même enthousiasme qu’avant, les trolls s’étaleraient moins, ils auraient honte de leur bêtise crasse. Donc s’il y a moins d’intervenants enthousiasmés c’est qu’il y a moins de billets fédérateurs ou polémiques et que l’entreprise m@nuscrits paraît trop semblable à ce que si se passe chez les autres éditeurs. Le tri se fait par le staff éditorial, ce n’est pas la « terre promise du wannabe » telle qu’elle semblait être au début. Du coup on a la flemme de s’y pencher. Nicolaï, vous avez mis en ligne HYROK au bon moment.
L’avenir est aux blogs de filles: pas faux, si je faisais plein d’articles genre « waou génial le nouveau A Jardin », « Les filles, qu’est-ce que vous pensez de Tournez manège avec Cauet », j’aurais plus de chalands. C’est certain.
Si on continue malgré tout c’est pour faire partager quelque chose, même si le public est rare sur certains posts et pour le plaisir de connaître des gens de qualité. quand je vais chez Nicolaï, Marco, 24h, Koala, Pierre Assouline que je découvre récemment, je suis beaucoup plus accrochée que par des discussions autour d’un distributeur de café ou par mes voisines qui me causent de leurs soucis familiaux.
Donc vivent les blogs (enfin certains blogs, la crème des crèmes:-D).
8 novembre 2009 à 16:41 |
@Marco. Bien d’accord. Comme dirait J.Jarvis, dans cette ère de l’hyper, on passe d’un marché de masses (la télé à papa, les « grands medias »), à une masse de niches ( Télé zglub, nous…). Il faudra bien, vu la quantité, que quelque chose fédère à nouveau cet océan. Que va-t-il sortir de tout ça ?
Je me dis que dans le fond, rien ou presque n’a véritablement changé. Avant, on se retrouvait au café — et il y en avait plein des cafés (début du siècle dernier, à Montparnasse par exemple, c’était véritablement la folie, il y avait une énergie démente, un esprit de rassemblement, etc.) Maintenant, on sort moins, on a peur des dangers, on se retrouve de préférence sur l’agora virtuelle, par blogs interposés, chacun devant son petit écran. Et les cafés se vident (plus de clope, trop chers, etc.). Le monde bouge quoi. Mais il ne bouge pas tant que ça. Il déplace juste un peu un bras.
@Marie. Oui, vous confirmez la tendance, dans ce que vous dites. Moins de personnes autour de la machine à café, et plus devant la Machine. La notion de contact mute. Quelque chose se gagne, sans doute, mais ça ne va pas sans pertes (comme dirait Lavoisier héhé ;)
Il faut faire l’effort de sortir, de rencontrer, d’aller toucher l’autre. Observez bien les gens dans la rue d’une (grande) ville occidentale. Ils ne se touchent plus. Ils sont en grand nombre, plus que jamais, mais ils ne se touchent plus. Ils s’évitent même du regard, bien souvent. Je trouve ça terrible, cette peur.
8 novembre 2009 à 23:30 |
La littérature, & Chessex en est un des éminents représentants, est le contraire de Babel.
11 novembre 2009 à 01:47 |
En fait il faut trouver à quoi consiste de « vivre la vie », pour faire le plus vite possible; il se peut que nous, blogueurs par vocation, soyons considérés dans l’avenir « des tapeurs » (geek, je pense qu’on dit).
11 novembre 2009 à 13:57 |
@manuel; d’après ce que j’ai lu sur Wikipedia, le Geek est un passionné dans un domaine précis. Vous êtes donc un geek polymorphe: peinture, écriture, littérature, blog, psychanalyse etc. Le geek ne doit pas être confondu avec le « no life » qui passe sa vie devant son ordinateur pour y satisfaire sa passion compulsive pour les jeux vidéo et les réseaux web, et passe à côté de l’amour, du monde extérieur, de la culture.
12 novembre 2009 à 01:30 |
On doit bien pouvoir trouver des blogs de « mecs’ qui délaissent le cerveau pour le baume après rasage, les voitures, le foot, et le cul, yakalire, les magazines masculins… Pas que les blogs.
Très bien cette lecture NLR. Avez-vous eu de la presse en Suisse? Avez-vous envoyé vous-même votre livre à l’Hebdo, Le Temps, Fémina, rubrique littéraire, Edelweiss aussi. Ne pas oublier non plus, les magazines dédiés à l’image, à la photo.
12 novembre 2009 à 15:43 |
Quel joli texte NLR.
Merci aussi pour me faire découvrir cet auteur que je ne connaissais pas.
Si tu veux jeter un coup d’oeil au travail de ce photographe
un début de réponse à cette nouvelle sur les oiseaux ?
http://www.treehugger.com/files/2009/10/chris-jordan-takes-shots-at-the-trash-patch.php
Bien à toi
FP
13 novembre 2009 à 18:48 |
@Leo Nemo. Heureusement. Sans quoi nous ne pourrions avoir Dieu tous les soirs à sa table. (Euh, Dieu, tu m’passes le sel, steuplait ?)
@Manuel. Les « tapageurs » me va (mais attention aux voisins, ils ont l’oreille fragile). Quant à la vocation, là, je sais pas… J’irais peut-être pas jusque là, pour ma part.
@Marie. Méfions-nous des définitions. Et de Wikipédia, l’ « autre » Dieu…
@Swissmade. (Mais qui pouvez-vous bien être ?). Ah oui les « blogs de mecs » il doit y en avoir. Mais moins, quand même. Normal : ils sont devant le match, sur les sites de jeux en ligne, de boules ; enfin, y a à faire avant d’ouvrir un blog…
Eu de la presse ? mais non voyons. Ni en Suisse, ni en France, ni en Polynésie, ni nulle part. Par quel miracle en aurais-je eu ? Par quelle puissance de feu ? Non, j’ai juste quelques contacts qui me permettront sans doute d’obtenir un quart de page en Romandie. Mais il faut attendre.
@Frozen. Génial, le lien, merci. Ah non j’insiste : exceptionnel de pertinence par rapport à la nouvelle de Chessex !
13 novembre 2009 à 21:51 |
Si vous n’envoyez pas vous-même votre livre, rien ne va se passer effectivement, il faut écrire vous-même, expliquer l’histoire, et envoyer le bouquin, directement aux responsables littéraires, pour le Temps au directeur aussi. Pareil pour les magazines photo, si une attachée de presse en balance aussi de son côté, c’est très bien, mais il faut quelqu’un depuis la Suisse, et préciser voilà, je suis suisse, j’ai trouvé un éditeur français par un système de vote des participants, il faut prendre votre belle plume. Vous avez sans doute déjà fait tout cela d’ailleurs, sans succès. Alors, piston, par amis, d’amis.
14 novembre 2009 à 13:22 |
En tout cas, j’utilisais « vocation » par opposition à « enthousiasme ». Un peu « par la force subtile des choses ». On a commencé par communiquer par email avec les amis outre-Atlantique, puis on a mis quelque annonce de notre travail sur un site, et nous avons fini par avoir un blog, compte tenue de notre graphomanie. Ca vous va comme-ça ? Rien n’annonçait d’addiction ou de excitation particulière…
15 novembre 2009 à 00:27 |
Et ne pas oublier d’envoyer le dossier de presse avec les articles web, car pour le coup vous en avez eu pas mal et de très bons.
15 novembre 2009 à 12:04 |
@Manuel. C’est vrai que vous, votre blog est à la fois un site d’artiste, un blog, un tchat, un carnet de notes, un ramasse-miettes, en quelque sorte un « cabinet de curiosité » (multinlingue, en plus…).
@Swissmade. En cas de nécessité réelle (si je vois que rien ne se passe dans les semaines à venir), en effet je tâcherai d’être plus « personnel » et d’étayer mes propos. Merci de votre sollicitude, qui que vous soyez (vous semblez être en Angleterre, c’est étrange).
15 novembre 2009 à 14:04 |
(eh! Nicolaï, mais tu viens de trouver un agent littéraire, gratos en plus! … Intéressants, ses conseils. Swissmade, si vous êtes disponible dans trois ans, je vous embauche volontiers :)
15 novembre 2009 à 23:50 |
Oui mais il faut les contacter à la sortie du livre, à chaud, après c’est trop tard. Il faut toujours envoyer son livre soi-même, toujours. Il faut se bouger les fesses :o) Bon courage. Le problème, c’est justement que je suis à Londres, et vraiment pas en état d’aider qui que ce soit mais j’ai bien aimé Hyrok et ce serait dommage que ce livre ne se vende pas. Mais si les journalistes littéraires ne le reçoivent pas, ils ne vont pas en parler! Ils n’achètent pas les livres, ils n’ont pas le fric! Et oui, au moins bon dossier de presse sur le net. Non Nicolaï, je crains que dans deux semaines, ce soit déjà trop tard.sauf sortie retardée en Suisse. Après c’est Noël. Donc il faut acheter 5 exemplaires à la librairie du coin, et les envoyer vous-même. Même s’ils n’écrivent pas d’article, au moins ils seront au courant de votre existence! Et puis aussi envoyer à vos journaux préférés, à ceux que vous lisez. Surtout si vous êtes abonné, précisez-le.
16 novembre 2009 à 02:50 |
Ouh, merci, c’est un concept ad hoc, « multi(n)lingue » c’est très bien dit, j’ai pas eu de pudeur à « massacrer l’anglais » et du coup je ne suis plus (bilingue) mais multi(n)lingue. A propos de votre écriture, je crois qu’il faut que vous nous racontez des projets (même chimériques), comme cette idée de film, en autochroniqueur, vous verrez qu’on vous lit différemment…
16 novembre 2009 à 22:38 |
Il m’arrive aussi de connaitre une déprime d’après coït, physiologiquement cela s’explique très bien, les hormones blablabla mais les psychologues aussi se penchent sur la question, d’ailleurs je vais ouvrir un blog de mec pour en traiter.
18 novembre 2009 à 18:18 |
Bonsoir, je suis arrivée au hasard d’un suivi de liens sur cette note de votre blog… j’ai vraiment apprécié votre lecture.
Et c’est dans ces moments que j’apprécie ces blogs finalement, dans ce genre de découverte, instants éphémères (la plupart du temps)… merci de ces quelques minutes…
18 novembre 2009 à 23:24 |
Même sentiment que toi, Nicolaï : nombre de blogs s’essoufflent, y compris parmi les plus intéressants, j’ai écrit une petite note (méchante et nostalgique) sur ce sujet, je verrai si je la publie, n’en ayant même plus l’envie…
19 novembre 2009 à 10:14 |
@Swissmade. Ce qui est un peu déprimant, c’est ce sentiment d’être quasi en « auto-édition ». Il fût un temps où c’était les attaché(e)s de presse qui faisaient ce travail. Qui s’y collaient. Vendre un auteur à la presse, un titre, une collection. Ça reste vrai pour certains, mais les temps changent. Trop de livres, pas assez de gens pour s’en occuper comme ils le mériteraient. (Et quand d’aventure ils s’en occupent, qu’ils trouvent une faille, c’est souvent, hélas, pour des livres médiocres, totalement dispensables, un comble.) Alors dans ce contexte, c’est aux auteurs de se retrousser les manches, oui. On peut dés lors se poser la question : A quoi sert, finalement, d’être édité « chez un éditeur » dans ce monde renversé, liquéfié, où quelques nantis surnagent, si l’on a aucune presse et si la diffusion est à peine perceptible. On est « de l’autre côté de la barrière », oui (génial !), mais après ? Parfois j’ai le sentiment d’une vaste farce tout ça. Mais ne perdons pas espoir.
@Manuel. Cette « idée de film en auto-chroniqueur » ? Là j’avoue ne pas comprendre mon cher Manuel. De quoi parlez-vous ?
@Béné. Merci à vous et au hasard alors. Et bienvenue.
@Stéphane. Vous nous direz quand il est ouvert hein. On ira voir.
@Stalker. C’est vrai que ce sentiment d’essoufflement mériterait qu’on s’y attarde, qu’on développe. Il y a un côté « à quoi bon » dans tout ça. Qui décourage, en fin de compte. Et puis je reste sur mon idée du TROP. Il y a, tout simplement, TROP. Et il m’apparaît nécessaire de retourner à une certaine forme de rareté. (Ça concerne bien des domaines d’ailleurs.)
19 novembre 2009 à 12:47 |
Nicolai, ce qui vous est arrivé est fantastique, vous n’êtes plus un wannabe, vous avez été édité, et de plus chez un bon éditeur malgré tout. Son attachée de presse est sans doute débordée et pour la Suisse, elle ne pourrait sans doute pas grand chose pour vous, il faut que ce soit vous, qui écriviez directement. Ce n’est pas la mer à boire, il faut monter un dossier de presse avec les nombreux articles web, une lettre d’accompagnement, et l’envoyer à 5 journaux en Suisse (le Temps au directeur plus au responsable littéraire, l’Hebdo, Femina, Edelweiss, plus un journal que vous aimez bien, plus le 24 heures par exemple) et des magazines photos. Et si de son côté Anne Procureur le fait aussi tant mieux, vous ne serez pas trop de deux. Vous pouvez aussi demander à vos amis, s’ils connaissent des journalistes, et passer par eux, envoyer le livre d’abord à des amis qui le passeraient ensuite. Oui, c’est le copinage, et le carnet d’adresses :o( il faut faire avec! C’est un budget de 100 francs, bien placé. En France, je l’enverrais directement à des photographes connus.
19 novembre 2009 à 12:48 |
Dans l’idéal, une soirée dans un bistrot, avec vos amis, et l’offrir, ce serait bien aussi, Barberine l’avait fait.
19 novembre 2009 à 14:00 |
Oui, la soirée dans un bistrot ce serait chouette. Mais pas suffisant, si ce n’est à regrouper les fans du bouquin. Si les ventes d’Hyrok ne décollent pas ce sera scandaleux; ça me mettra très en colère. Pardonnez mon emportement, Nicolaï, mais un si beau livre, qui passerait presque inaperçu, quand on voit les âneries de 120 pages qui se vendent plutôt bien. Quelle époque de m…. pour ceux qui aiment la littérature. Faut faire quoi, alors, se prostituer avec le tout Paris des lettres pour avoir une chance de vendre à plus de 500 ex ?
19 novembre 2009 à 14:15 |
Bel article (pardon, j’arrive en retard) et oui, l’essoufflement, c’est vrai. Note que le blog est, finalement, une affaire de passion qu’on a envie de transmettre ou de partager. La complexité est de réussir à faire les choses soigneusement, tout en étant simple et relativement bref. On n’y arrive pas toujours, hélas, c’est un exercice difficile. D’autre part, j’inverse le problème : l’essoufflement vient peut-être, après tout, d’un regain de vie hors écran, ce qui n’est pas si mal. Entre nous, faut être un peu marteau (moi, je crois que je le suis) pour continuer, parfois, malgré les trolls ou la désaffection. Ou être très bavard (re-comme moi), et adorer les échanges écrits qui permettent de découvrir l’autre en pénétrant plus ou moins dans sa façon de penser. Pas tous les jours de façon très profonde (je suis bien placée pour le savoir, je suis la première à écrire des conneries sur mon propre site), mais l’idée du « jeu », dans le bon sens du terme, reste aussi une piste intéressante.
Sinon, j’ai adoré ton livre, j’ai manqué de temps pour te le dire, mille excuses. Et je suis entièrement d’accord avec ce que dit Swissmade, faut tout faire soi-même le plus vite et le mieux possible. Quand on attend, rien ne vient jamais.
;-)
19 novembre 2009 à 14:22 |
@Swissmade. Vous êtes incroyable vous :) J’entends fort bien tout ce que vous dites mon (ma?) cher(e). Le Temps, L’Hebdo, c’est fait. Avec même une dédicace perso, un mot sympa. (Après, comme ils sont débordés, ils le liront peut-être plus tard et en feront une chronique si ça leur parle.) Mais de toute façon, HYROK est un peu hors jeu d’office puisqu’il est sorti d’imprimerie dix jours avant de sortir en librairie ! Donc, le temps que les journalistes en parlent, même avec la meilleur volonté du monde, on sera sans doute déjà en 2010 ! (Sauf pour « 24 Heures », où je dispose d’un petit accélérateur, et où on devrait avoir quelque chose avant Noël.)
Pour les magazines photo, c’est un peu à double tranchant : puisque vous avez lu HYROK, vous me concèderez que ce roman n’est pas idéalement conçu pour dopper le monde de l’image et en particulier celui de la photographie : bien au contraire ; c’est un constat pessimiste mais lucide sur ce monde-là… Je l’ai quand même envoyé à deux magazines photo, dont le « Chasseur d’Images », mais pas sûr qu’ils en parlent, vu le contenu. En revanche, je suis allé mettre quelques affichettes dans des centres d’art à Paris. Sortes de tracts. Tout juste si je vais pas lâcher des flyers dans la rue… Ça me débecte mais que voulez-vous : bien obligé, personne le fera pour moi.
Pour la soirée, ça se fera oui. Dans le centre où je serai, dès janvier, « en résidence » – quelle pompeuse acception. Date exacte pas fixée encore.
(Ah oui, n’hésitez pas à m’écrire en privé, me dire qui vous êtes, ça m’intrigue vraiment… Swissmade from London… :)
19 novembre 2009 à 14:39 |
@Sophie. Un regain de vie hors écran. C’est vrai ça : depuis que j’ai ouvert une boulangerie (avec des vrais croissants mangeables réellement), j’ai plus beaucoup de temps pour mon blog ! :)
Je suis content qu’HYROK t’ait plu ; y a sans doute des choses qui t’ont parlée là-dedans… François F., quant à lui, devrait faire une chronique + un itv pour deux magazines de mode, à sortir en janvier… On va pas s’en plaindre hein ! Sympa.
@Marie. Oui tout à fait : c’est devenu, plus que jamais et vu la taille du marché, un vaste monde de prostitution généralisée (le show biz, globalement). J’ai un peu de mal avec ça mais bon que voulez vous : marche ou crève. Ou fais des croissants.
Puisse la blogosphère entendre votre colère, chère Marie… Surtout, n’hésitez pas.
19 novembre 2009 à 15:03 |
Quasiment TOUT m’a parlé, je te l’avoue. Louison est une sorte de frangin pour moi, en dehors de ses pérégrinations on ze hot hot ouèbe, haha !
(Du coup, mon exemplaire de Hyrok est bourré de post-it.)
:-)
19 novembre 2009 à 15:23 |
@Sophie. Ben ça m’fait tout chaud, tu t’en doutes.
Quelques lecteurs qui ont vraiment aimé. Quelques, qui ont lu, à qui ça a parlé. C’est déjà énorme.
19 novembre 2009 à 15:41 |
Je finis une toile (commande urgente), et je t’écris tout ça en privé dès que possible (j’ai la tête dans le sac depuis une quinzaine)… ;-)
19 novembre 2009 à 17:26 |
Belle lecture habitée d’un auteur que je n’ai pas encore pris le temps de lire! Merci! Une lecture d’un passage de Hyrok prévue? Il y aurait de quoi et votre « personnage » s’y prête (j’en demande peut être trop excusez-moi), je me suis faite la réflexion plusieurs fois en lisant votre roman. Même certains passage à « jouer » sur une scène ou à filmer.
Pour les blogs je ne sais pas s’il y a fatigue, je ne suis pas une grosse lectrice de blogs pour sentir la baisse de niveau, mais je trouve très agréable de pouvoir « disputer » de temps en temps avec un auteur ou un autre, ce qu’on ne pouvait pas faire avant facilement.
21 novembre 2009 à 12:28 |
@Vallombreuse. Le « temps de lire ». Ah ça oui, c’est terrible cette affaire de temps. Mais pour Chessex, ça vaut la peine de tenter, c’est un auteur important, et lumineux.
Quant à faire lecture de mon propre roman, je ne sais quoi vous dire ; j’essayerai, et si ça me semble convaincant, pas trop ridicule, peut-être avant Noël, un petit truc, ok.
23 novembre 2009 à 11:15 |
Salut mon cher. Bien ta lecture de Chessex que je ne connaissais pas. Intéressant tes oiseaux du désert. Je ne voudrais pas avoir la prétention de croire que tu t’adresses vaguement à moi dans ce texte. Qu’est-ce qui va se casser la gueule ? Vos ambiances blogs ou tout le système ? Je te crois suffisamment intelligent pour comprendre que je ne suis pas un plaisantin, sans cela tout est coïncidence, comme ton poulet de première contraction et ton œuf que l’on retrouve en gémeau dans le clip de Peter Gabriel Sledgehammer. Toute ces coïncidences depuis des mois. Ne me dites pas que tu en es encore à la bière et au concert ??? Ta conscience de cristal mérite mieux que cela, voyons.
Vous êtes au courant pour la théorie des cordes ?
Léo et ses amis sont bien les singes de Pierre Boulle. Ils m’ont agressé et maintenant ils ont peur… de la vérité.
Le centre du monde est où tu sais ces temps, mais ils ne veulent pas entendre, malgré l’alerte 7.
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5jFGR8Tr_oE9DycQxgdv4Zad4FV2g
À Genève, c’est marqué
Ils ont peur de la mort… mais pas assez, en fait.
Bas niveau de conscience.
Ils ne veulent pas voir les signes
http://www.europe1.fr/Info/Actualite-France/Faits-divers/L-Ariel-Atom-de-Jocelyn-Quivrin-etait-un-vrai-bolide/(gid)/254782
Seul clip de la miss. Coincidence
Bien sûr. Que ça.
23 novembre 2009 à 13:11 |
J’aime ce billet, cette pertinence, cette écriture… Il me faudra donc revenir ! ;-)
J’ai aussi été très touchée par la lecture de ce texte…
Heureusement que tous les blogs ne sont pas au ralenti et que certains vivent !
Merci…
24 novembre 2009 à 16:22 |
Oh mon commentaire n’a pas été modéré. C’en est émouvant. Merci, frère Nico. Je ne sais pas ce que tous nos chantres du progrès ont à fuir une avancée considérable. On leur apporte le sens de la vie, ils n’en veulent pas. On leur dit que sont obligé de prendre ce qu’on leur donne, ils se cachent et persistent tels des créatures souterraines que l’on trouve dans les contes. Ils se sont fait avoir et sont au bord du gouffre, mais continuent leur cirque. Ne pas choisir est déjà un choix disait Sartre.
Il n’y a pas de hasard. Comme pour un Dewaere qui c’est suicidé avec un fusil offert par Coluche. Dernier film de Dewaere « Paradis pour tous », Coluche, « Ciao pantin ». Quand je dis Cinéma Paradiso (ou inferno) je ne plaisante pas. Clés de la symphonie cosmique et comique. ( Je l’ai dit j’ai découvert l’importance des phonèmes en écoutant le chant des oiseaux.)
1 décembre 2009 à 09:53 |
Oui, où vont mourir les oiseaux ? Nico ? Nico, il était que j’intervienne chez toi… Ta brosse gherta était un peu… grippée. Pour ne pas le dire.
http://www.lefigaro.fr/sante/2009/09/09/01004-20090909ARTFIG00038-les-dix-jours-de-calvaire-de-ma-grippe-a-.php
1 décembre 2009 à 13:01 |
@Diogène. Tout va bien cher Diogène, je vous remercie. (Moultes occupations en ce moment, et comme je le dis dans le texte ci-dessus, je crois dans le principe de rareté, trop oublié – pas de disparition, ne vous en faites pas.) Je lis ce que vous m’envoyez (évidemment je ne publie pas tout, il y en a trois cents pages, alors bon). Vous devriez essayer de confiner tout ça, si je puis dire, dans un ouvrage — disons un essai —, et le proposer à Léo Scheer. Non, je me moque pas. Mais il vous faudrait on va dire « éclaircir », élaguer, puis concentrer un brin votre pensée – sidérante de pertinence et d’à propos, hein, je ne critique pas.
1 décembre 2009 à 17:12 |
Plus haut, Nicolaï a dit:
« On délaisse le cerveau pour la cosmétique et le fun. C’est peut-être pas si mal finalement. Je crois que je vais aller m’acheter un baume après-rasage chez Impek. »
Nom d’un chien ! J’aurais été pendu par ce qui me reste de testicules si j’avais osé ne fut-ce que le premier membres de phrase. Mais lui, ça passe. Quel talent. Non mais vraiment.
Mon cher, je m’étonne que personne n’aie publiquement soulevé l’hypothèse suivante: si la blogosphère se grippe, c’est que les tenanciers lisent tous ton bouquin.
Ca se tient, en plus.
Le danger: voir ‘Hyrok’ critiqué vingt-trois fois sur le web …
1 décembre 2009 à 18:17 |
Coucou NLR,
C’est mon premier com’ sur ce blog, je vois qu’on retrouve les « mêmes têtes » dans ce salon ! Youpi !
Juste une réflexion et je m’en vais : c’est la dépression saisonnière, tout le monde est fotiguééé, et les blogs s’en ressentent forcément : ça prend de l’énergie tout de même, moins qu’un roman certes, mais quelques calories…
Décembre et l’Avent et Noël vont revoir fleurir quelques beaux posts, à n’en pas douter…
J’ai mis en ligne mon avis perso sur Hyrok, enfin… sur la première partie en tout cas !
A bientôt !
1 décembre 2009 à 18:18 |
@ Koala : perche volontaire ? Avec moi ça fera donc 24.
1 décembre 2009 à 23:37 |
2 décembre 2009 à 20:28 |
Lol nico, faire l’autruche c’est sans avenir.
2 décembre 2009 à 20:50 |
@koala. C’est bien ce que je me disais ! :)
@24hcolo. Pfuuu… quelle énergie ! Un véritable honneur que toutes ces lignes-là. J’espère que la suite vous rendra aussi prolixe :) C’est bien, j’ai vu que vous étiez prof de maths… Une ou deux lignes dans le roman vous feront sans doute sourire à ce sujet, au sujet de Gödel et de Peano… J’attends que vous ayez avancé pour vous expliquer mon point de vue sur le prologue (que vous trouvez – mais pourquoi pas – peu pertinent, trop annonciateur…) A bientôt chez vous alors.
@Kjack. Merci Morjane. J’aime beaucoup (et je ne connaissais pas). Le delay est bien utilisé je trouve, éclatement, echo, myriades…
@Diogène. Mais si mais si : l’avenir est dans le termite. Les galeries, les passages, tout ça… Réfléchissez bien Diogène…
2 décembre 2009 à 21:11 |
Je veux bien réfléchir, cher Nico, mais il faut mieux démontrer, un peu comme moi au sujet des dents du midi. Du grand midi. Ce qu’elles sont.
Dommage pour mes démonstrations de haut vol qui ne passent pas. (digestions?)
4 décembre 2009 à 02:16 |
Elles sont un peu mortifères ces photos de Life, non ? Nico, toi qui t’y connais en coup de parapluie ? (Travelling with the ghost, c’est ton idée ?) Eclipse, le petit prince des réseaux…. Intuitif. Ce n’est pas sans charme.
ici
Vous ne trouvez pas qu’il y a un peu trop de faux Messie de nos jours, avec Christian Lacroix, déjà ?
Vous n’avez toujours pas pensé à mon noël ? Vous devriez, il vous pousserait peut-être des ailes. Qui ne tente rien n’a rien.
4 décembre 2009 à 10:11 |
@Diogène. Bon, celui-ci je le laisse passer (mais ouvrez-vous un blog bon sang !).
C’est pas des photos « de Life », c’est des photos de « ma life » (et donc le tag lié est « life »). Prises avec mon portable, toujours le même. Hop clic clac ! Et qui vont composer jusqu’au 24, tous les jours, une sorte de « calendrier de l’Avent ». Les mots sont fatigués, place aux images. Qui accoucheront de mots, comme toujours. Tout a commencé par le Verbe.
Pour l’image de la télécommande que vous montrez sur un site espagnol, oui, elle est de moi. Il y a beaucoup de photos sur le net qui sont de moi vous savez. Ça ne me dérange absolument pas. Les images deviennent liquide.
4 décembre 2009 à 21:29 |
Lol frère Nico qui joue les chefs, comme tout le monde dans sa petite bulle, sur les commentaires qui passent ou pas. Merci patron ! ^^
La Varrin qui s’est étrangement volatilisée a déclaré que Paul Bunyan est mort assassiné par des voyous ? Charles Muller se serait suicidé ? Tu y crois toi ? Tu as vu les avis mortuaires ? Ce n’est pas un peu du Stephen « King ». Tu nous vois plongés en pleins cauchemar. L’horreur.
4 décembre 2009 à 23:14 |
« Tout le monde semble attendre que quelque chose se passe. Cou tendu sous la voûte céleste. Quelque chose de neuf. (oeuf) D’inattendu, comme une météorite. » Lol Niquedouille. Synchronicité petites marionnettes comique et cosmique.
4 décembre 2009 à 23:19 |
Chez Juan aujourd’hui
«Peut-être étaient-ils trop nombreux, les êtres humain, les vieux systèmes de pensées, les livres. Peut-être les ornières de la pensée étaient-elles devenues trop profondes et les restes du passé étaient-ils trop encombrants, comme des tas d’ordures ou de vieux vêtements. Pourquoi le philosophe ne se réjouirait-il pas de voir tout effacé d’un coup d’éponge ? Alors les hommes repartiraient de zéro et joueraient le jeu avec de nouvelles règles. Qui sait si le gain ne serait pas plus grand que la perte ?»
George R. Stewart, La Terre demeure [1949] (traduit de l’américain par Jeanne Fournier-Pargoire, éditions
Synchronicité, de futurs « Carcasses comme le veut son auteur ?