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Pouvoir d’achat ? Do it yourself !

4 décembre 2007

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A lire les articles traitant du « pouvoir d’achat » des français et de sa résolution sarkozyenne tout à fait illusoire, j’ai constaté avec un certain étonnement qu’un aspect important du problème n’avait pas été abordé : le pouvoir « psychologique » d’achat. Autrement dit le désir d’achat. A l’approche de Noël en particulier, tout est fait pour que ce désir soit porté à son paroxysme (et sa satisfaction remplacée immédiatement par un nouveau désir, dès janvier.) Offres alléchantes, boîtes à lettres pleines, bombardements publicitaires, hyperchoix de marchandises, bousculades consuméristes en tous genres.
Achetez ! Achetez ! Achetez ! (mais soyez libre, hein.)
Bon.
Le pouvoir d’achat c’est ce qui reste, grosso modo, quand vous avez payé le loyer, la bouffe de base, les factures télécom et tout ce qui est obligatoire (le remboursement des crédits par exemple). C’est cet – éventuel – petit pécule qui va vous permettre de partir au ski, d’acheter un ipod, ou de changer la moquette. Inutile de dire que pour la majorité des français ce « pouvoir » est plutôt faible. Et la frustration d’autant plus forte que le désir, soigneusement aiguisé par les guerriers du marketing, est grand. Immense même.
L’indice des revenus ne va pas bouger de sitôt. Comment, dès lors, faire varier psychologiquement l’indice des prix à la baisse ? Ainsi, avoir l’impression de voir son pouvoir d’achat, étrangement, augmenter.
On peut attendre les soldes. Ne pas sortir le moindre billet avant. (Le prix d’un « beau livre » a une durée de vie de plus en plus courte. Idem pour les vêtements. Chute de 50 à 80% avant/après Noël assurée.)
On peut s’intéresser aux mille choses qu’on a déjà. (Tous ces romans, ces magazines qu’on a pas encore lus ; ce lecteur DVD, dont on n’a pas exploité le 10e des possibilités ; ces bottines sublimes, là-bas en dessous, qu’on a mises que deux fois ; etc.)
On peut tâcher de « désapprendre le désir », façon bouddhisme. (Rester hermétique aux offres, fermer un peu les yeux, manger des pommes, se détendre dans l’azur. Dire non.)
On peut se dire que le Père Noël, ce rubicond vicelard inventé par Coca-Cola (si si !) commence à nous les briser menu et que bon, pour cette année, à part la dinde (et encore) c’est niet.

On peut se gausser de Saint-Nicolas. Le convier à venir accompagné d’un boeuf, pour souffler sur Little Jesus. Et faire un feu de joie.
On peut, finalement, se le fabriquer soi-même son pouvoir d’achat. Non ?

Le coup du sac

30 août 2007

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Surcouf, fin d’aprème. Ça poisse déjà la rentrée. Des boutonneux livides, cernés, fatigués d’avoir passé leur vacances derrière leur console Wii, s’affairent ça et là, traquant la moindre babiole pour gonfler leur bécane déjà survitaminée. (les plus malins – plus bricoleurs aussi – sont deux rues plus loin, côté Montgallet, la Silicon Valley sino-parisienne.)
Bref, venu juste pour acheter une clé USB 12 Gigas, je fais la queue, prenant mon tour derrière un retraité qui semble hésiter entre « Le web 2.0 pour les nuls » et « Second Life pour le troisième âge : l’espoir? »; (par prudence, il reposera finalement les deux ouvrages). Et là, devant moi sur le mur, pétulants de santé vive et d’envie d’en découdre avec leur solides bretelles en polyvinyle, que vois-je ? les SACS SURCOUF ! affublés de leur prix exorbitants ! Ah les rubiconds ! les clowns ! les rois du Cirque ! Et c’est pas les seuls !
Imaginons : 1000 clients/jour, porteurs d’un sac publicitaire à 15 centimes. Considérant que chaque sac à une surface de 0,25 M2 et que le prix du mètre carré de publicité (mobile en plus !) dans une ville comme Paris avoisine les 20 Euros/jour, cela nous fait… 250×20= 5000 Euros de publicité par jour, payée par qui ? Par vous ! les clients ! Parce qu’en sortant du magasin vous allez quand même marcher un peu dans la rue, non? Monter, descendre des escaliers ! Du métro ! Du Sacré Coeur ! De la Tour Eiffel qui sait ! Et arborer le logo Surcouf (ou Franprix, etc.) dans Tout Paris ! Si on ajoute, cerise sur le gâteau, 150 Euros pour la vente des sacs, l’enseigne se fait plaisir avec ce coup de la pub gratis : 5150 Euros d’économie ! Et pour une dépense en sacs ridicule ! (1000 sacs imprimés doivent leur coûter à peine le prix de ma clé USB…)
Moralité : ne payez (éventuellement) que les sacs BLANCS, ou sans logo distinctif, sans marque. Ceux-là, les siglés, prenez-les, volez-les, par dizaines, faites-en des sets de table, ce que vous voulez, mais jamais, jamais ne déboursez quoi que ce soit. On vous vole éhontément.
Faites allègrement passer l’info…
Ah oui : Au 1er janvier 2010, la commercialisation et la distribution de sacs en plastiques seront interdites. Place à l’amidon de maïs et à la fécule de pomme de terre. Avec ou sans pub.


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