Plastic life

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© Chris Jordan

Ça commence assez abruptement, par des images de laboratoire. Nous sommes en présence, en gros plans, de pénis de bébés, affreusement malformés, dont on imagine sans forcer que leur petits propriétaires aux joues roses, encore innocents, en feront les frais plus tard – et quels frais : pénis HS, circulez les filles !…
Il s’agirait de « perturbations hormonales » nous dit une voix off, calme et nette. Ben ça alors, pas de chance les mouflets… On nous parle ensuite de diabète infantile « alors que rien n’y prédisposait », de baisse de la fertilité chez l’adulte, de cancers inexpliqués, d’obésité anormale, d’allergies étranges, de troubles du comportement, etc. Que des réjouissances, quoi.

Non, ce n’est pas un documentaire sur Tchernobyl. Aucune zone sinistrée post soviétique peuplée de malheureux freaks sous dioxine. Aucune trace de vilenies génétiques dans le propos (on verra ensuite que pourtant si, et même jusqu’à trois générations ça se transmet…) Non : Il s’agit simplement du début du premier volet de l’émission « Pièce à convictions » passé lundi soir sur la 3 : « Plastique : menaces sur la santé » (réal : Elise Lucet). On est en France.

Tu parles d’une menace : selon une étude à grande échelle, il y aurait du plastique dans les urines de 90% de la population mondiale. Et le plastique dans le corps ça peut être dangereux.

Je ne vais pas refaire ici le déroulé exact de cet excellent documentaire, aussi alarmant qu’effrayant ; il faut juste le voir d’urgence (des rediffs sont prévues sans doute, ou alors peut-être sur YouTube). Bref, le coupable de ces maux terribles est le plastique, au sens large, et tout particulièrement les phtalates et le « biphénol-A » qu’ils contiennent dans leur grande majorité. Parce que voyez-vous, grands buveurs d’eau en bouteille (plastique), biberonneuses contrexophiles à sac stylé, ces deux substances qui passent lentement (mais sûrement) du contenant au contenu liquide sont, selon de toutes récentes études américaines et canadiennes, « hautement toxiques à faible dose ». Eh ouais ! Ça diffuse méchant dans les bouteilles, ils l’ont mesuré il y a quelques mois. Le thé de la mort dans ton Longchamp, chérie. En douce et en toute impunité… (Une édifiante démonstration à base d’escargots qui se multiplient selon un schéma erratique semble l’attester – entre autres expériences édifiantes).

Et comme hélas les études françaises (surtout dans l’agro-alimentaire) sont soit en retard d’un train de marchandises, soit complètement bridées par les industriels européens et leurs lobbies surpuissants, qui c’est qui trinque ? Qui c’est qui s’envoie les molécules délétères par grappes de douze ? Ben nous. Pas que les bébés. (Bébés pour qui l’Assemblé nationale, vaguement alarmée par les USA, vient de décréter l’interdiction de commercialiser les biberons « pouvant présenter des risques », tiens tiens… Des risques. Plus de biberons en plastique sur le territoire. Finito subito. On applique vite le « principe de précautions », en espérant que ce ne soit pas trop tard.) Y’aurait donc de l’eau dans le gaz, docteur ? Euh oui, j’en ai bien peur.

Mais pour les bouteilles, les canettes, les boîtes de conserve à revêtement interne, les bouilloires, tout un tas de trucs en plastoc vendus par mégatonnes dans les magasins, on fait quoi alors ? Rien. On continue. On s’enfile à chaque gorgée des micro-particules « hautement toxiques », mais on continue. On accumule. A chaque bouchée aussi d’ailleurs – pour les aficionados du « tout préparé » et des « barquettes micro-ondes ». Cool ! A nous les palettes de yaourts aux phtalates (et, tout à fait accessoirement, au bifidus). C’est très sympa le cancer, vous verrez. Ce qu’il fera à l’intérieur se verra aussi à l’extérieur, c’est garanti.

C’est que c’est complexe, tout ça. Très. Je veux dire les intérêts en jeu. Il y a d’un côté les puiseurs d’eau, Maîtres de Sources, Grands sorciers basaltiques, qui disent que l’eau « du robinet » c’est grosso modo de la merde chlorée (ils ont tort, évidemment), et qui vendent de l’eau mille fois plus cher, « meilleure parce qu’elle vient du fond du tréfond de la Terre, coco, pas d’un simple robinet ! » ; d’un autre côté le consommateur un peu benêt qui veut voyager léger et va pas s’embarrasser d’une lourde bouteille en verre dans le métro (manquerait plus qu’ça !) ; d’un autre encore, l’emballeur industriel, expert es-plastiques hi-tech depuis des lustres (et son pote le designer sur polymères), qui a compris le marché à investir – à inonder –, qui s’en porte fort bien, et qui est un peu en retard sur la conception de bio-plastiques non toxiques (surtout qu’il a de sacrés stocks à écouler, des études à rentabiliser, etc., alors on va se calmer sur le sanitaire pour l’instant…). Et d’un dernier côté (en face) l’Instance… Sanitaire ! et le Législateur, qui font des grosses teufs à Deauville, Thonon-les-Bains, avec leur potes de chez Nestlé et Danone, le tout avec des conseils d’administration infiltrés (c’est le mot), des commissions lobbyées aux petits oignons, et j’en passe. Le Saint-Pognon mon neveu, voilà le vrai coupable ! Halala.

Parce qu’à cent lieues de ce polygone dantesque et plein de côtés opaques où nous, pauvres quidams, y voyons aussi clair que dans une narine de gorille – mais où il se boit énormément de Champagne pour fêter « les chiffres en hausse » –, il y a les petits labos indépendants. Qui bossent tranquille, à leur rythme, et avec un amour visible du travail bien conduit. Américains pour la plupart (le mec barbu avec ses wagons d’escargots, par exemple.) Parfois français, soyons fairplay ; il y a bien un ou deux nutritionnistes gaulois sur le coup, c’est vrai, mais c’est encore trop rare (et ça n’a pratiquement aucun poids). Ensuite ils publient leurs chroniques dans des revues scientifiques, naturellement, et dans l’indifférence générale. (Quoique quelques cols blancs toussent un peu, mais bon ça va : Greenpeace et consorts c’est de toutes petites structures hippies, minoritaires, pas de quoi s’inquiéter pour l’instant.)
Que cette émission documentaire passe à une heure de « grande écoute » c’est presque un miracle, une sorte de dysfonction économique, une faute de goût. Profitons-en, c’est comme un vendeur de parapluies dans le Sahara, c’est rarissime.

J’ai beaucoup aimé le dernier volet du docu (qui en comporte trois), plus généraliste, où on voit l’estomac éclaté d’une tortue marine rempli de brosses à dents, de bouchons divers, de sacs poubelles déchiquetés, de bouts de pneus… Le visage du biologiste surtout, consterné devant le cadavre ouvert du reptile. C’est à se demander si de temps en temps ça lui arrivait de croquer un poisson, à cette pauvre bête. J’entends : un poisson qui n’aurait pas lui aussi absorbé du plastique… Ça nous vient du Pacifique cette image, océan sublime qu’on nomme maintenant « La soupe de plastique » dans les milieux autorisés (pas dans le catalogue Kuoni, par contre, pas déconner !). Non c’est vrai, je ne plaisante pas. La chaîne alimentaire marine est vérolée par le plastique, de A à Z. L’alpha et l’omega du fief de Neptune sont reliés par un filin de PVC meurtrier. Quand on trempe la main dans l’eau du Pacifique, paraît que c’est un peu gras désormais, huileux ; car le plastique, à part les gros morceaux, s’est dissout (en même temps que les dérivés du pétrole et les crèmes solaires des surfeurs…). Par ici la bonne soupe. La Méditerranée, on y arrive gentiment. Des montagnes de plastique devant les murs de béton des chaînes d’hôtels… C’est parfait. Vive les vacances. Et les vacanciers.
Hé, Trenet ! Reviens Charlie, avec tes golfes clairs… Reviens !

Non franchement, merci France 3 et bravo, vous avez fait du bon boulot ; je prends note de toute cette merde, des détails que j’ignorais ; désormais je vais boire que du pinard, moi. Dans une bouteille en verre soufflé, avec un bouchon en liège sauvage. Et quand j’irai aux ordures, je ne mélangerai plus le chlorure de polyvinyle avec les autres polymères sulfurés non recyclables, promis. C’est pourtant pas compliqué le tri.

Santé la Planète !

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26 Réponses to “Plastic life”

  1. Gondolfo Says:

    Le monomère auquel tu fais allusion est le bisphenol-A.
    Il y en a beaucoup d’autres des sujets alarmants comme les oestrogènes de la pharmacie, l’amiante…

    Comme tu le soulignes les enjeux sont gigantesques mais la prise de conscience finit par faire bouger les lignes comme dans le cas du remplacement des peintures à base de solvant par des peintures aqueuses ou la création en 2007 par l’Europe de REACH pour la documentation de tous les matériaux plastiques sur le marché.

  2. Nicolaï Lo Russo Says:

    C’est sûr que l’alarme est générale, mon cher Gondolfo. Le docu sur l’eau radioactive dans la campagne française était pas mal aussi. Moi ce qui me fascine c’est la difficulté qu’ont les gens à se mobiliser véritablement. On est sous anesthésie générale c’est ça le problème. On regarde les séries télé en plongeant nos petites mains dans des sacs de chips à l’huile de palme. Et on en redemande. Le système est bien fait.
    Heureusement, comme tu le dis, il y a çà et là de petites améliorations. On irait vers « plus de transparence ». Ce qui renforce l’opacité de certaines pratiques, bien entendu. Normal. J’ai de la peine à être optimiste, j’avoue. Sur une échelle de plusieurs siècles, voire plusieurs millénaires, ce n’est peut-être pas si grave que ça (on dit que la Nature sait toujours reprendre l’avantage, s’adapter). Mais depuis ma fenêtre, j’ai peur.

  3. Claude Doglio Says:

    Le plastoque ça décape, donc, comme la brosse Gertha (que du naturel, elle)

  4. Nicolaï Lo Russo Says:

    Ah Claude, content de te voir ;)
    J’en profite pour mettre un lien utile et relativement bien informé sur le bisphénol-A (on dit, paraît-il, « biphénol, ou bisphénol-A », enfin bref, y a du phénol quelque part). Merci Gondolfo pour la précision.

  5. Marie Says:

    Grâce à vous (et à France 3 qui vous a renseigné sur le sujet) me voilà ravie d’être fidèle à l’eau de ville depuis tant d’années. C’est déjà cela en moins de substances toxiques dans les organismes de notre petite famille;)
    On est nombreux à avoir peur, mais sommes malheureusement paradoxalement en minorité; qui se soucie de savoir que dans vingt-ans New-York et Venise seront englouties, qu’il y aura encore plus de victimes du cancer, que nos enfants sauront à peine à quoi ressemble un mouton vivant et en bonne santé ? S’en soucient ceux qui ont le temps et n’ont pas à survivre dans des pays hyper pollués comme la Chine, L’Inde, la Russie. S’en soucient ceux qui n’en ont pas rien à foutre d’autrui.
    Du coup, j’ai pensé à vous en voyant il y a pas plus tard qu’un quart d’heure, une nana de trente-cinq balais sortir toute fière d’un Pick up flambant neuf. Sur le siège avant, son môme de 10 ans consultait son mobile. Avec ses talons hauts et son brushing, cette femme n’avait pas le physique d’une agricultrice ou d’un maçon contraint de transporter des sacs de patates ou de ciment. Mais à Bordeaux, c’est du dernier cri de rouler en Pick up: l’argent rend certains très cons.

  6. Marie Says:

    Il faut lire: « ne s’en soucient pas, ceux qui… » Bien évidemment;)

  7. Nicolaï Lo Russo Says:

    Mais non, Marie, c’était juste :) Autrement la double négation signifie : « S’en soucient ceux qui en ont rien à foutre d’autrui ». Je ne crois pas que c’est ce que vous vouliez dire (et si ce devait être le cas, je comprends mal l’utilisation de cette double négation, qui alourdit l’ensemble). Donc votre premier tir était le bon, je crois.

    Cela dit, méfiez-vous du physique des agricultrices : j’en connais de fort belles, élancées, avec des chignons ultra sexy et des ongles vernis le dimanche. Ce sont elles les superwomen du futur. Rappelez-vous le dernier Houellebecq, vous qui l’avez lu : « Le triomphe de la nature est total ». Là-dessus il a raison.
    Au Salon de l’agriculture, j’ai vu les tracteurs de demain : des monstres de plusieurs tonnes, cinq mètres de haut, rutilants et carnassiers, bourrés de technologie (GPS, camera, laser, etc.). Le « pick-up » de votre collègue fait un peu pâle figure, quand même… ;)

    Dans mon immeuble vit une dame d’une soixantaine d’années, petite, rougeaude, une tête de tripière, des doigts boudinés, je la vois partir le matin, avec son fichu à pois, son petit sac. On jurerait une paysanne auvergnate. Eh bien cette dame travaille au Ministère des Finances (et pas à la conciergerie, j’aime autant vous dire…)

  8. Marie Says:

    Oui, j’ai tellement la trouille de faire des fôtes que je relis et en en trouve alors qu’il n’y en a pas; bref, non franchement, la petite dame de ce matin faisait vraiment genre « j’ai un 4/4 parce que je le vaux bien » ;) mais c’est vrai que nos voisins sont parfois surprenants, on les croit plan plan certains, totalement inoffensifs, et ce sont eux qui terrorisent leurs inférieurs hiérarchiques ou possèdent des comptes en banque blindés. Je me souviens d’un de mes chefs de bureau (diplômé de l’ENA) qui ne changeait jamais de costume et portait des cravates tachées sur lesquelles, comme disait une collègue, « on pouvait retrouver les menus des dernières semaines à la cantine ».

  9. Sophie K. Says:

    Bien dit, bien écrit, Nicolaï. Le problème, c’est que le temps que ces salauds bougent, on sera clamsés. Tant pis pour eux, faudra qu’ils se débrouillent avec leurs stocks (sauf s’ils sont clamsés eux aussi, ce qui est plus que possible).
    Pff.

  10. Vinosse Says:

    Et toc! Je te ramène une lectrice !!!

  11. Zoë Lucider Says:

    Eh oui, ça urge. Mais quand tu appartiens à la catégorie qui essaie de faire quelque chose, à sa (petite ) mesure, tu dois affronter les quolibets : wouah le khmer vert ! Tu causes décroissance on te renvoie dans les dents que tu veux revenir à l’âge de pierre and so on. Je connais pas le Pacifique, mais il suffit de se promener sur les plages africaines jonchées de plastoc, ou dans le désert où les rares arbres sont affublés de grosses fleurs de toutes les couleurs pour comprendre. La photo de ton zoziau, y’ a un moment qu’elle circule mais la madame au pick up et au brushing et son partner, ils croient qu’ils sont éternels alors…

  12. Nicolaï Lo Russo Says:

    Faudrait peut-être faire ce que ce brave Cantona a failli engendrer malgré lui (bon, ça a raté, le coup du retrait en espèces des comptes) : le boycott simultané. Les mouvements concertés. Si ça se produit çà et là, même à petite échelle dans un premier temps, ça laissera des traces, ça mettra des doutes, c’est toujours bon. Et puis supprimer totalement certains produits douteux. Genre bouteilles en plastique et autres. Être ferme, pas juste faire semblant une semaine. Ne pas croire que les utopies s’arrêtent au feu rouge. Le système est conçu pour nous mettre des œillères, nous individualiser, atomiser les énergies de masse en instillant la crainte, l’insécurité. Il doit pourtant y avoir des failles. Des choses qui « leur » échappent. Des « flash mobs » économiques, par exemple. Dans le fond je pense que la prise de conscience est là, encore embryonnaire. C’est déjà un début. Faudrait juste qu’elle soit collective, efficiente, donc plus puissante et difficile à gérer pour ceux qui tirent les ficelles de nos vies. Tout un programme.

  13. ArD Says:

    Aux phtalates, vous pouvez ajouter toutes les belles gourdes en forme de thermos de chez Decathlon. La marque suisse (SIGG) qu’ils ont copiée, elle, n’introduit pas de phtalates, comme c’est bizarre.

    Beaucoup pensent que c’est à l’État d’interdire en amont la fabrication de produits nocifs, c’est ignorer crassement la notion de lobbying.

    Ce que vous narrez avec bon sens est dénoncé depuis trente ans dans la presse alternative et prise en compte par le réseau de vente Biocoop qui fait le choix de boycotter des produits qui se vendraient (!).
    On sait pertinemment que seuls les circuits courts sont acceptables, que le bio en supermarché c’est de la foutaise et de la supercherie de marketing, bonne pour étrangler les producteurs à moyen terme. À quoi bon acheter un yaourt bio en supermarché qui aura parcouru quinze mille km (c’est un chiffre exact, car le pot est fabriqué en Roumanie, le lait se promène, et la vache, eh ben… j’sais plus dans tout ça !).
    Ceux qui ont une conscience d’avance sont fustigés (comme l’écrit Zoë), alors, la servitude volontaire a sûrement de beaux jours devant elle, entre les adeptes des supermarchés et les bobos qui achètent n’importe quoi en bio.

    Même topo pour le papier d’alu aussi.
    Quant à la Méditerranée, elle est déjà bien touchée : nous sommes envahis de méduses tous les étés : ses deux prédateurs sont le thon et la tortue. les tortues s’étouffent avec les sacs en plastic et n’ont plus de plages tranquilles pour la reproduction; quant au thon, je ne vous fais pas de dessin.

    Bref.

  14. Frédérique M Says:

    Il y a eu sur arte, il y a peu, une émission sur un type qui essayait pendant une année de supprimer tous les produits dérivés du pétrole de son environnement. Quand on commence à se pencher sur la question, on s’aperçoit qu’on est cerné par les plastiques. Donc, oui, de manière catégorique et définitive, supprimer tout ce qui peut l’être, traquer, fouiller et remplacer. Merci pour votre article.

  15. Sophie K. Says:

    Faut déjà pas manger de yaourts. C’est dégueulasse, les yaourts. Et le lait de vache, c’est pas bon pour la santé, épicétou. On n’a plus deux ans.

  16. Nicolaï Lo Russo Says:

    @ArD. Merci pour ces informations. Et d’accord sur le bio en supermarché (et les circuits longs donc) : il y a comme du paradoxe dans l’air. Le problème c’est que pour le moment les circuits courts se payent encore très cher au niveau du consommateur (qui comme chacun sait dépense le minimum acceptable (selon lui) pour bouffer, et réserve le reste à l’industrie du loisir). Comment se mettre, par exemple, à la stevia (édulcorant naturel, acalorique) sans se faire assommer par son prix… Les pauvres bouffent de la merde et ce n’est pas prêt de changer hélas. Pas simple tout ça.

    @Fredérique. Sans revenir à l’âge de la pierre taillée, il faut tâcher d’être un peu plus regardant avec ce qu’on consomme. C’est impossible de contourner le pétrole, actuellement. A moins d’être totalement « en marge ». Mais ces actions de type « héroïque » participent au moins à la prise de conscience collective, c’est bien. J’ai vu aujourd’hui dans un magasin de design genre « Colette » des sphères en polymère remplies d’ « Air de L’Himalaya » comprimé. On arrive à la maison, on décapsule et hop, pshhhhhh ! on respire comme au Tibet. 35 euros la bombonne. Dommage, j’ai pas mangé de choux à midi, sans quoi je me serais fait un plaisir de lâcher un bon nuage de méthane avant de quitter l’endroit…

    @Sophie. Exact, exact. Rillettes, bière, Gitanes. Voilà ce que préconise ma nutritionniste, Nicole Esterol. (Artère de dire des bêtises, So’, alleeeez ! :)

  17. Sophie K. Says:

    Je dis JAMAIS de bêtises, hahahaha ! (Là, je ne fais que répéter ce que se tuent à dire les homéopathes : pas de lait de vache, car trop « hormoné » et bourré d’antibiotiques. Et les niaiseries qu’on sort aux gonzesses du type « après 50 piges, faut du calcium » sont du bourre-mou de pubard.)

  18. Frédérique M Says:

    @ Sophie : Je te recommande le lait de chèvre bio et tout ses dérivés. Si, si, tu verras.

    @ Nicolaï : Je suis d’accord pour ne pas retomber dans l’âge de pierre. La démarche de ce type montre au moins que nous sommes emboucannés dans le pétrole jusqu’aux narines. Il était un brin totalitaire, ceci dit, puisqu’il imposait l’expérience à sa femme et ses enfants qui n’appréciaient pas toujours la rigolade quotidienne (elle s’est même levée en douce une nuit pour aller acheter des chips à ses enfants pour un pique-nique. Mais elle s’est faite gauler, bien sûr. C’est qu’il veillait au grain le mari).

  19. Claude Doglio Says:

    Nicole Estérol, celui-là je le note, cher Nicolaï, aïe, aïe, aïe…

  20. Yola Says:

    A bien regarder ce qu’on consomme, il faudrait aussi pister le paraben, débusquer les formaldéhydes, pourchasser les COV et le PTFE… chaque fois qu’on achète le moindre truc. Cela dit une bonne petite semonce collective à ces industriels pas trop regardants, eux, sur ce qu’ils nous refourguent, je ne serais pas contre.

  21. Nicolaï Lo Russo Says:

    Oui, et que dire du MPA dans les mandarines de Bretagne, hein ? Le masophtalyle d’azuralol. (Si on les épluche, ça divise la toxicité par deux, mais bon…)
    Quid du méphisture de furonculène dans certains onguents « testés en clinique » ? (Ça par contre, ça devrait être rigoureusement interdit – je crois que ça l’est en Tanzanie, et très probablement au Honduras).

    Quoi encore, quand on se renseigne un peu…

    Tenez : L’affaire (vite étouffée) du scolio-difformate anhydre dans les chaises- bébés. Si c’est pas un scandale ça aussi…
    Les émissions d’hydroshimate de japonium dans les téléviseurs « éco-responsables »…
    Le bêta-gangrénol ferrocyque pour les mèches blondes ! Et allons-y ! Merci L’Oréal !
    Le buzzinate de chlorodécone dans les vibro-masseurs !

    Et personne ne dit rien !

    Non c’est sûr, faut bien regarder les étiquettes. Et voyager léger.

  22. ArD Says:

    La Stevia est un très bon exemple, N.L.R. Elle était commercialisée depuis quinze- déjà par un seul diffuseur un peu marginal : Guayapi, jusqu’à ce qu’enfin le lobby de l’industrie sucrière soit levé par l’Europe. Il y en aura eu des diabétiques privés de cette épice au pouvoir sucrant sans glucides ! Les revenus de l’industrie sucrière doivent être supérieurs au coût du traitement des diabétiques, c’est évident ! Mais comme les données chiffrées sont soigneusement sectorisées, cela permet d’éviter les croisements de données et les incidences.

    Pour répondre à votre question, la stevia pousse en pot, on peut en avoir sur son balcon et est délicieuse à mâcher ! Par circuit court, il faut entendre les marchés de producteurs ou les AMAP. L’herboriste du marché vend 20g de feuilles de stevia séchées 2 pour euros.

    Depuis mon dernier commentaire, j’ai progressé : les vaches des yaourts Danone sont au Bengladesh ! Et pour ceux qui s’offrent du lait Lactel Bio chez Monop, savoir qu’il est blanchi à l’eau oxygénée. Sais pas si ça fait des mèches blondes…

  23. Nicolaï Lo Russo Says:

    @ArD. Oui, autant fumer de l’herbe à ce prix-là ; et la couleur de la stevia en poudre n’est pas particulièrement engageante, mais bon. Merci pour vos intéressantes précisions économiques.

  24. Kjack Says:

    Pardonnez, j’adore ce philosophe, j’adore sa trajectoire, c’est possible.., qu’il n’ait pas votre humour, délicieux et tordant mais je l’aime quand-même, j’en profite donc et je crois, sans hors sujet.
    http://www.lenouveleconomiste.fr/bernard-stiegler-a-voix-haute/

  25. Nicolaï Lo Russo Says:

    @Kjack. Il n’y a pas de pardon à accorder, chère Morjane : Stiegler est indispensable, comme un vieil ami. Une ampoule de 100W dans la boîte à chaussures de nos consciences anesthésiées (par, notamment, toutes les addictions et autres dont il parle…). Je ne suis pas étonné que vous l’appréciez… Merci pour ce lien !

  26. r1 Says:

    Bah Zoé, Frédérique, on s’en fout des quolibets des croissancistes décérébrés, on continue ! On démonte leurs arguments, calmement, sans s’énerver. On convainc. On milite. Et on vote. Tous pareil cette fois. Il nous reste un peu plus d’un an .

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